Londres - Malgré une baisse des contaminations au Covid-19 dans certains pays européens, la plupart refusent de relâcher les restrictions en place, craignant une résurgence due aux variants venus du Royaume-Uni ou d'Afrique du Sud.

La prudence est d'autant plus forte que les campagnes de vaccination restent à un stade très précoce. Si le Royaume-Uni a déjà administré une dose à 13 millions de personnes (19,6% de la population), très peu ont reçu la deuxième.

L’Union européenne avait quant à elle administré jusqu'à mardi plus de 18,3 millions de doses à 12,8 millions de personnes (2,9% de la population), selon un comptage réalisé par l'AFP à partir de sources officielles.

 

-Royaume-Uni

Après avoir subi fin 2020 une flambée épidémique attribuée au variant très contagieux apparu dans le Kent (Sud de l'Angleterre), le Royaume-Uni a reconfiné début janvier sa population et fermé les écoles.

Les contaminations (+13.000 mercredi), hospitalisations et décès diminuent désormais nettement, le médecin chef pour l'Angleterre, Chris Whitty, ayant estimé la semaine dernière "le pic passé" pour cette troisième vague.

Le gouvernement de Boris Johnson espère amorcer un déconfinement le 8 mars grâce au succès de la vaccination: il est en passe de remplir son objectif d'injecter d'ici mi-février une première dose aux personnes vulnérables, soignants et plus de 70 ans.

Après avoir enregistré près de 115.000 morts, le Royaume-Uni craint la propagation de variants plus dangereux que celui apparu sur son sol (plus de 90% des cas désormais) et susceptibles de résister aux vaccins.

Il a imposé de strictes restrictions aux frontières (arrivées de certains pays interdites, quarantaines, tests multiples) avec de lourdes sanctions pour les contrevenants: notamment jusqu'à dix ans de prison pour les voyageurs qui mentent sur leur séjour dans un pays à risque.

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Pays d'Europe ayant recensé des cas de variants britannique, sud-africain et brésilien, selon des données de l'OMS au 8 février 

-France

En France, la circulation du virus est stable, voire en très légère baisse.

Le gouvernement, qui a renoncé in extremis fin janvier à imposer un troisième confinement, promet de tout faire pour l'éviter, parlant de "mobilisation nationale" contre cette mesure, réclamée au contraire par des épidémiologistes et médecins.

En revanche, il maintient le couvre-feu à 18H00, qui est entré en vigueur mi-janvier. De plus, les bars, cafés, restaurants, lieux culturels, ainsi que les stades et salles de sport sont fermés depuis fin octobre.

L'exécutif espère que les vacances scolaires, qui s'étalent tout au long du mois de février, vont permettre de maîtriser l'épidémie, mais craint toujours un "emballement épidémique" à cause des variants, dont la part était estimée à 14% le 27 janvier (contre environ 3% les 7-8 janvier).

Les hôpitaux sont déjà chargés (27.000 malades contre 32.000 pour le pic de l'automne) car l'épidémie n'a jamais reflué depuis octobre jusqu'à un niveau très bas.

"Les prévisions sont assez apocalyptiques. Et les mesures actuelles ne permettent pas de contrecarrer cela" a prévenu dans L'Obs l'épidémiologiste Dominique Costagliola.

 

-Allemagne

La chancelière Angela Merkel est partisane d'une ligne dure pour endiguer la pandémie et tente, tant bien que mal, de résister aux pressions de l'opinion et du monde économique.

Malgré de bien meilleurs chiffres (en moyenne 8.000 infections quotidiennes et incidence sur sept jours à 68 infections pour 100.000 habitants), le gouvernement tente mercredi lors d'une réunion avec les chefs d'exécutifs locaux de prolonger jusqu'à mi-mars certaines restrictions (fermeture des commerces, restaurants, lieux culturels et sportifs depuis la mi-décembre), mais d'en assouplir quelques autres, promettant notamment l'ouverture prochaine des écoles.

Les autorités expliquent vouloir éviter la propagation des variants sud-africain et britannique.

 

-Espagne

Le gouvernement espagnol écarte toujours l'option d'un strict confinement comme au printemps et juge que les mesures prises par les régions, compétentes en matière de santé, sont suffisantes (couvre-feu à 22H00, fermetures des bars et restaurants, interdiction d'entrer ou de sortir d'une région ou commune sans raison valable).

Nombre de régions ont d'ailleurs renforcé les restrictions ces dernières semaines, ce qui a permis d'infléchir la courbe des contagions.

"L'évolution est favorable, mais nous ne pouvons pas du tout baisser la garde tant que nous n'aurons pas atteint des niveaux de transmission beaucoup, beaucoup plus bas", a jugé lundi l'épidémiologiste en chef du ministère de la Santé, Fernando Simon.

Préoccupé par les variants, le gouvernement a par ailleurs annoncé mardi la prolongation jusqu'au 2 mars des restrictions pour les vols en provenance du Royaume-Uni, Brésil et d'Afrique du Sud.

-Italie

En Italie, un couvre-feu est toujours en vigueur sur tout le territoire de 22H00 à 05H00. Les déplacements entre régions sont interdits, mais les restaurants et bars sont de nouveau autorisés à rouvrir leurs portes jusqu’à 18H00. Sur les sept derniers jours, la péninsule a enregistré en moyenne de 13.000 nouveaux cas par jour.

Le président de la fondation scientifique Gimbe, spécialisée en santé publique, Nino Cartabellotta, a mis en garde jeudi contre "la menace des nouveaux variants, déjà arrivés en Italie, qui risquent de faire exploser la courbe des contaminations". Divers foyers des variants brésilien et britannique ont été découverts en Italie.

 

- Suède

En Suède, où la stratégie contre le Covid-19 était moins stricte qu'ailleurs, les contaminations baissent depuis mi-décembre. Mais elles semblent désormais se stabiliser et les autorités craignent une résurgence.

"L'impact du variant britannique sur la propagation du virus reste incertain mais les scénarios envisagés illustrent l'importance de maintenir la distanciation, télétravailler quand c'est possible et de respecter les recommandations" sanitaires, a estimé récemment l'épidémiologiste en chef Anders Tegnell.

La Suède impose un test négatif pour les étrangers souhaitant entrer dans le pays et a voté début janvier une loi dotant temporairement le gouvernement de nouveaux pouvoirs qui lui permettraient notamment de fermer restaurants et commerces pour la première fois.

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