Paris - Avant le Portugal, où les députés ont approuvé vendredi une loi autorisant "la mort médicalement assistée", plusieurs pays européens ont adopté des législations autorisant des formes d'assistance à la mort.

Des pays à forte tradition catholique comme la Pologne restent, eux, réfractaires à toute aide à la mort.

Euthanasie légale

Aux PAYS-BAS, depuis 2002, l'administration d'un médicament provoquant la mort est autorisée lorsque le patient en fait la demande en pleine possession de ses moyens et subit des souffrances "insupportables et interminables" dues à une maladie diagnostiquée comme incurable. L'avis d'un second médecin est nécessaire.

Les Pays-Bas ont été les premiers à également autoriser sous de strictes conditions l'euthanasie pour les mineurs de douze ans et plus. En avril 2020, la Cour suprême a donné son aval à l'euthanasie de personnes atteintes de démence avancée, même si elles ne sont plus en état de réitérer leur souhait.

En octobre, les Pays-Bas ont annoncé qu'ils projetaient de légaliser l'euthanasie pour les enfants malades en phase terminale âgés de un à douze ans.

92E48Z.jpg

Les différentes législations autour de l'euthanasie dans les pays européens 

La BELGIQUE a également dépénalisé l'euthanasie en 2002 dans des conditions strictement définies par la loi. Le patient peut exprimer ses volontés dans une "déclaration anticipée" valable cinq ans ou en faire la demande expresse s'il est en état de s'exprimer.

En février 2014, la Belgique est devenue le premier pays à autoriser sans limite d'âge l'euthanasie pour les enfants "en capacité de discernement" atteints d'une maladie incurable.

Depuis mars 2009, l'euthanasie est autorisée au LUXEMBOURG sous certaines conditions pour les patients majeurs condamnés.

Autres formes d'aide à mourir

Au PORTUGAL, jusqu'à présent, seul l'arrêt des traitements est admis dans certains cas désespérés. Le texte approuvé vendredi prévoit d'autoriser la "mort médicalement assistée" aux adultes "dans une situation de souffrance extrême, présentant des lésions irréversibles" ou atteints "d'une maladie incurable et mortelle".

Le texte va être soumis au président conservateur Marcelo Rebelo de Sousa, qui pourra soit le promulguer, soit le soumettre à l'analyse de la Cour constitutionnelle ou mettre son veto.

En ESPAGNE, les malades ont actuellement le droit de refuser d'être soignés. La chambre des députés a voté en décembre en première lecture un projet de loi reconnaissant le droit à l'euthanasie sous strictes conditions. Ce texte doit encore être examiné par le Sénat.

En ITALIE, la Cour constitutionnelle a dépénalisé en septembre 2019 le suicide assisté (la personne prend elle-même la dose mortelle) sous strictes conditions, en dépit d'une loi qui l'interdit.

La SUISSE autorise le suicide assisté et tolère l'euthanasie indirecte (traiter la souffrance avec comme effets secondaires possibles la mort) et l'euthanasie passive (interruption du dispositif médical de maintien en vie).

La FRANCE a instauré en 2005 un droit au "laisser mourir" qui favorise les soins palliatifs, puis a autorisé en 2016 la "sédation profonde et continue jusqu'au décès", qui consiste à endormir définitivement les malades incurables et en très grande souffrance, dont le pronostic vital est engagé "à court terme".

En SUEDE, l'euthanasie passive est légale depuis 2010.

Au ROYAUME-UNI, l'interruption des soins dans certains cas est autorisée depuis 2002. Depuis 2010, les poursuites sont moins systématiques contre les personnes aidant un proche à se suicider par compassion, si ce dernier en a clairement exprimé l'intention.

En ALLEMAGNE et en AUTRICHE, l'euthanasie passive est tolérée si le patient en a fait la demande. En février 2020, la Cour constitutionnelle allemande a censuré une loi de 2015, proscrivant l'assistance au suicide "organisée" par des médecins ou associations.

En Autriche, la Cour constitutionnelle a jugé en décembre que le pays viole la loi fondamentale en faisant du suicide assisté une infraction pénale, ordonnant au gouvernement de légiférer pour lever l'interdiction d'ici fin 2021.

Au DANEMARK, depuis 1992, chaque citoyen peut déclarer par écrit son refus de tout acharnement thérapeutique.

En NORVEGE, l'euthanasie passive est autorisée à la demande du patient en fin de vie ou d'un proche si celui-ci est inconscient.

En HONGRIE, les malades incurables peuvent refuser leur traitement.

En LITUANIE, l'arrêt des traitements en fin de vie est autorisé. C'est également le cas en SLOVENIE si le patient en a exprimé le voeu.

En LETTONIE, les médecins ne seront pas poursuivis s'ils débranchent un patient en fin de vie pour mettre un terme à ses souffrances.

 {
 "excerpt": "",
 "creationDate": "2021-01-30",
 "permalink": "https://ednh.news/fr/euthanasie-des-legislations-disparates-en-europe/",
 "language": "fr",
 "categories": "En général",
 "media": "Infographie",
 "imageFeatured": "https://ednh.news/wp-content/uploads/2021/02/000_1P56A31.jpg",
 "status": "publish",
 "authorId": "6",
 "author": "afp"
}