Londres - Le Parlement britannique reprend le 9 janvier l'examen de l'accord sur le Brexit, avant de voter sur le texte le 15 janvier. Aucune majorité évidente ne se dessine, et le rejet du texte renforcerait la possibilité d'une sortie sans accord.

Les conséquences d'un "no deal", redouté par les milieux économiques, restent difficiles à anticiper. Le gouvernement britannique a annoncé en décembre le déblocage de deux milliards de livres (2,2 milliards d'euros) pour préparer ce scénario. Jusqu'à 3.500 militaires pourraient être réquisitionner pour soutenir les services gouvernementaux qui en exprimeraient le besoin.

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Les étapes probables de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne 

Voici ce qui se passerait après le 29 mars en cas de divorce sans accord entre Londres et Bruxelles:

- Frais téléphoniques et bancaires

L'une des premières conséquences visibles pour les consommateurs britanniques et européens concerne l'itinérance, soit la faculté d'utiliser le réseau d'un opérateur de téléphonie mobile à l'étranger. Le service, actuellement gratuit pour les consommateurs au sein de l'UE, engendrerait des frais en cas de "no deal" pour les voyageurs franchissant la Manche ou la frontière irlandaise.

Il en va de même pour l'usage de cartes de paiement, qui devrait entraîner des frais supplémentaires, tandis que les procédures bancaires seront "plus lentes", d'après Londres. Au sein de l'UE, les clients des banques d'investissement basées au Royaume-Uni ne pourront plus faire appel à leurs services financiers. De nombreux établissements ont mis en place des filiales sur le continent pour éviter les perturbations.

- Chaos à l'aéroport

Dans les aéroports, le "no deal" pourrait créer un véritable chaos, au Royaume-Uni mais aussi à l'étranger. Les compagnies aériennes britanniques et européennes perdront le droit automatique d'opérer des vols entre l'UE et le Royaume-Uni, et devront réclamer une autorisation.

Londres "envisage" d'accorder aux compagnies aériennes des permissions pour qu'elles puissent continuer à fonctionner normalement et "s'attend" à ce que l'UE fasse de même, mais anticipe, dans le cas contraire, "des perturbations sur certains vols".

Le service de train Eurostar pourrait connaître des difficultés similaires car les licences des opérateurs ferroviaires britanniques en Europe ne seraient plus valables.

Enfin, Londres a signé des contrats à hauteur de 120 millions d'euros avec trois compagnie de ferry pour renforcer les liaisons avec le continent, espérant ainsi fluidifier le trafic et éviter des embouteillages à proximité des ports, confrontés au rétablissement des contrôles.

- Paperasse

Les milliers d'entreprises qui importent ou exportent au Royaume-Uni devraient apprendre à remplir des nouvelles déclarations de douane et envisager de faire face à de nouvelles taxes. Londres a annoncé son intention de travailler avec l'industrie pour "minimiser les délais et les fardeaux supplémentaires".

Le Royaume-Uni a également annoncé la mise en place d'un système d'indications géographiques protégées pour des produits alimentaires comme le whisky écossais ou le fromage Stilton, jusqu'ici reconnus par des labels européens. Le gouvernement a conseillé aux producteurs de demander l'obtention d'un tel statut protecteur auprès de l'UE.

Les paquets de cigarettes seront également affectés: il faudra introduire une nouvelle iconographie pour prévenir des risques du tabagisme, les droits des photos utilisées étant la propriété de la Commission européenne.

- Médicaments et sperme

Pour parer à toute éventualité, le Royaume-Uni va stocker des médicaments pour six semaines supplémentaires, en plus des trois mois de stocks actuels dont il dispose.

Le pays quittera l'Agence européenne du médicament mais continuera à reconnaître temporairement les tests et certifications européens pour éviter une double procédure et une rupture de la chaîne d'approvisionnement.

Londres ne pourra cependant plus faire appel aux banques de sperme européennes: les établissements britanniques devront développer de nouveaux accords et pourraient faire appel à des importations.

- Avertissements aux consommateurs

Le gouvernement britannique a prévenu sa population qu'elle pourrait perdre l'accès à certains services de streaming, comme Netflix ou Spotify, une fois le pays sorti du "marché unique numérique".

Les consommateurs qui achètent en ligne verraient leurs frais augmenter parce que les colis livrés depuis le continent ne pourront plus prétendre à une TVA allégée.

Les Britanniques en vacances en Europe pourraient également devoir obtenir un permis de conduire international, car les leurs "pourraient ne plus être valables".

Quant au transport d'animaux domestiques, il serait encadré par des règles sanitaires plus strictes.

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