Bruxelles - Les dirigeants de l'UE doivent évaluer vendredi différentes pistes pour réformer la zone euro afin qu'elle puisse mieux résister aux crises, sans aboutir toutefois à des décisions majeures comme il était initialement espéré.

Ils se retrouveront à 27 -- le Royaume-Uni est exclu en raison du Brexit -- vendredi matin à Bruxelles, au lendemain d'une première journée de sommet dominée, elle, par les défis migratoires.

Les 27 auront pour base de travail les propositions présentées le 19 juin dernier à Meseberg (près de Berlin) par la France et l'Allemagne, les deux poids lourds de l'économie de la zone euro.

Mais un certain nombre de pays, emmenés par les Pays Bas, se sont déjà montré réservés sur tel ou tel point présenté par le tandem franco-allemand, souvent considéré comme le moteur de l'unité européenne.

Les principales propositions au menu du sommet de vendredi devraient faire l'objet d'une "discussion animée", selon un diplomate européen, entre les pays prônant "plus de solidarité" --ceux du Sud-- et "les adeptes de la rigueur" au Nord.

- Budget de la zone euro

Reflet des divergences d'opinions qu'elle provoque, l'idée phare du président français Emmanuel Macron -- un budget pour la zone euro -- n'est mentionnée qu'implicitement dans le projet de conclusions du sommet que l'AFP a pu consulter.

A Meseberg, Mme Merkel avait apporté son soutien au projet de son homologue français, dans une version, il est vrai, moins ambitieuse que le concept de départ.

Berlin s'est en effet montré ouvert à un projet somme toute modeste -- aucun montant n'a été donné --, inclus dans le budget de l'UE, qui nécessiterait l'approbation à l'unanimité des 27 membres de l'Union et non seulement des 19 membres de la zone euro.

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Carte des 19 pays de la zone euro 

Or les Pays-Bas ont clairement fait savoir qu'ils n'en voyaient pas l'utilité, tandis que d'autres, sans être opposés à l'idée, ont notamment émis des réserves sur les possibilités de financement proposées par Paris et Berlin. Le Luxembourg et l'Irlande, par exemple, ne sont pas favorables à l'introduction de nouvelles taxes pour l'alimenter.

- "Fonds monétaire européen'"

Plus consensuel: le renforcement proposé par Paris et Berlin du rôle de du Mécanisme européen de Stabilité (MES), le pompier de la zone euro pour les crises de la dette.

Les dirigeants européens sont en effet d'accord pour le doter d'une nouvelle fonction: celui de prêteur en dernier ressort -- d'une somme proche de 60 milliards d'euros -- en cas de défaillance d'une grande banque jugée systémique pour l'ensemble de la zone euro.

Concrètement, le MES octroierait une ligne de crédit au fond commun que les banques des pays de la zone euro mettent actuellement en place, si ce dernier venait à être épuisé.

Le MES, agissant comme un filet de sécurité, devrait être remboursé ultérieurement par ce fond, via la contribution des banques de la zone euro.

Ce "Fonds monétaire européen" devrait également jouer un rôle accru dans la conception et le suivi des programmes d'aides aux pays en difficulté, en étroite coopération avec la Commission européenne et en liaison avec la BCE.

Les modalités de cette montée en puissance devraient être renvoyés au dernier sommet des dirigeants européens de 2018, en décembre.

- Union Bancaire

Lancée après la crise financière qui avait ébranlé l'UE à partir de 2008, l'Union bancaire n'est pas encore totalement achevée.

Depuis des années, Berlin traîne des pieds pour créer un système européen de garantie des dépôts, craignant de voir les épargnants allemands payer pour les banques de pays du Sud, comme l'Italie, accusées d'être moins bien gérées.

L'objectif du système est d'éviter toute panique des déposants qui se précipiteraient au guichet de leur banque si cette dernière rencontrait des difficultés.

Sur ce point, les dirigeants de la zone euro ont du mal à avancer: d'après le projet de conclusions du sommet vu par l'AFP, ils sont invités à travailler à un calendrier avec pour objectif de commencer des négociations "politiques" à ce sujet.

Par Céline Le Prioux

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