Bruxelles - Angela Merkel et Emmanuel Macron ont promis le 15 décembre de parvenir en mars à une vision commune pour réformer la zone euro, espérant d'ici là juguler leurs divergences sur l'avenir de la monnaie unique.
Alors que le président français avait largement détaillé ses idées en septembre lors d'un discours à la Sorbonne, deux jours après les législatives en Allemagne, la chancelière Merkel avait jusqu'ici fait preuve d'une grande discrétion.
Mais à l'issue d'un sommet des 27 à Bruxelles, destiné à dresser un état des lieux des positions de chacun pour renforcer l'intégration des pays qui ont adopté la monnaie unique, Mme Merkel s'est montré plus diserte.
Lors d'une conférence de presse conjointe, la chancelière a lancé: "Nous allons trouver une solution commune, car c'est nécessaire pour l'Europe". "Quand on veut, on peut", a-t-elle insisté.
M. Macron a fait part de son côté de la "volonté que nous avons l'un et l'autre de converger dès le mois de mars". Les idées du président français, notamment celles d'un ministre des Finances et d'un budget de la zone euro, sont pourtant loin de faire l'unanimité auprès des conservateurs de Mme Merkel.
Cette dernière a d'ailleurs convenu, lors de la conférence de presse à Bruxelles, qu'il existait entre eux des divergences.
La position de Mme Merkel, toujours à la peine pour former un nouveau gouvernement après des législatives dont elle est sortie affaiblie, dépend en réalité largement de son partenaire de coalition. Si elle finit par s'entendre avec les sociaux-démocrates, plus favorables aux idées de M. Macron que les conservateurs allemands, la convergence devrait être plus facile.
Le dirigeant français lui a d'ailleurs souhaité bonne chance dans ses discussions avec ces derniers. "Pour arriver à avancer, nous avons besoin d'une Allemagne forte et stable", a-t-il dit.
"Des plus et des moins"
Réformer la zone euro fait l'objet de discussions tendues entre les 19 pays ayant adopté la monnaie unique. Ceux du Nord, comme l'Allemagne et les Pays-Bas, se montrent réticents à adopter des politiques de partage de risques, face à des pays du Sud, tels que la France, l'Italie ou l'Espagne, dont ils jugent la politique budgétaire trop laxiste.
Ainsi, le Premier ministre néerlandais, le libéral Mark Rutte, a insisté après le sommet de Bruxelles sur la nécessité de mener des réformes structurelles, à l'attention des pays qu'il estime trop dépensiers.
"Il y a dans les propositions de M. Macron des plus et des moins, ce n'est pas vrai que nous ne voulons aucune de ses propositions", a-t-il dit.
"Nous jugerons toujours les propositions à l'aune du critère suivant: est-ce que cela stimule les pays pour qu'ils réforment leur propre économie et assainissent leurs finances ?", a-t-il ajouté.
De son côté, le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, est allé dans le sens de M. Macron: "il faut un vrai budget européen, il doit y avoir une autorité européenne, disons ministre des Finances ou de l'Economie".
Une idée également caressée par la Commission européenne --qui avait présenté il y a dix jours ses propres propositions de réformes de la zone euro-- mais qu'elle a renvoyé à un horizon lointain, consciente des réticences.
En revanche, il existe, comme l'a souligné vendredi le président du Conseil --qui représente les 27 Etats membres-- Donald Tusk, un large consensus pour avancer sur l'Union bancaire et un Fonds monétaire européen.
Il s'agirait notamment de rendre possible la mobilisation d'argent public en dernier recours si une banque rencontre de lourdes difficultés financières.
Ce filet de sécurité serait géré par un futur Fonds monétaire européen, créé à partir de l'actuel Mécanisme européen de stabilité (MES), né pendant la crise financière de la volonté des Etats membres pour aider les pays en difficulté.
Par Céline Le Prioux
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